Arts, culture et communications
Entrevue avec Guillaume Theaud, étudiant au baccalauréat en Sciences de l'image et des médias numériques à l'Université de Sherbrooke
Texte : Louise Potvin
Voir au futur
Guillaume Theaud avait à peine 19 ans lorsqu'il a quitté parents et amis pour traverser l'Atlantique et s'établir à Sherbrooke. Ce n'était pas par attrait pour les grands espaces naturels ou pour voir une « cabane au Canada », mais bien pour décrocher un baccalauréat en Sciences de l'image et des médias numériques, programme unique au pays. Avec son diplôme tout frais en poche, il continue son bout de chemin à la maitrise.
C'est par un hasard quasi improbable que le Français a entendu parler de cette formation.
« Il n'y a rien de similaire en France, et cela correspondait exactement à mon désir de combiner les mathématiques, ma force, et l'informatique. »
L'informaticien avec une spécialisation en Sciences de l'image et des médias numériques crée des outils pour améliorer sans cesse la définition de l'image et des applications répondant aux besoins de la recherche médicale, des entreprises en multimédia ou en environnement, et plus encore.
« Lors de mon premier stage au ministère des Transports, je devais modifier et améliorer le logiciel d'analyse de l'image thermique pour détecter d'éventuelles anomalies de la couche de bitume nouvellement posée », illustre Guillaume.
À l'université, le climat est à l'entraide et à la franche camaraderie.
Malheureusement, près de 50 % de ses collègues ont abandonné en cours de route, possiblement déçus de ne pas développer davantage leurs habiletés artistiques, comme l'évoque Guillaume. Le travail demande tout de même une bonne dose d'imagination. Par exemple, dans le cours Synthèse de l'image, en troisième session, les étudiants ont produit une scène en 3D illustrant la féérie du temps des Fêtes à l'aide d'un moteur de rendu qu'ils ont développé eux-mêmes.
« On devait appliquer des formules théoriques vues en cours et trouver les algorithmes pour générer l'image. »
C'est plus complexe qu'il n'y parait. Lui et son coéquipier auront mis quelque 20 heures pour fignoler leur scène.
Mieux comprendre le cerveau
L'Université de Sherbrooke est réputée pour sa formule d'alternance entre stages et études.
« Les stages en sciences sont généralement rémunérés pour être reconnus par le service des stages et du placement », précise-t-il.
C'est dans ce contexte qu'il a rejoint le Laboratoire d'Imagerie de la Connectivité de Sherbrooke, dirigé par l'un de ses professeurs, Maxime Descoteaux, où on y fait de la recherche appliquée dans le secteur de la santé. Guillaume, qui a commencé sa maitrise en janvier, y poursuit sa recherche visant à l'amélioration de la compréhension du cerveau. Ce projet est mené en collaboration avec un neurochirurgien. Son objectif : améliorer l'image et les diagnostics d'examens de milliers de clichés d'imagerie par résonnance magnétique.
« Le même type de recherche se fait à partir d'écographies du cœur, pour détecter les signes avant-coureurs de maladies. »
Fascinant!
Programme : Sciences de l'image et médias numériques (BAC 15340)
Conseils de pro
« Ce programme est unique et encore peu connu. Il y a une mise en garde : près de la moitié des recrues ne franchissent pas le fil d'arrivée. On ne forme pas des infographistes ou des spécialistes de Photoshop, mais bien ceux qui amélioreront la prochaine génération de logiciels. Les finissants sont tout de même appelés à évoluer dans des milieux artistiques et créatifs. Ils peuvent travailler sur le plan de la réalité virtuelle ou sur la réalité augmentée en enrichissant l'image virtuelle, en 2D ou en 3D, avec de l'information complémentaire. Ils peuvent aussi être de l'équipe d'effets spéciaux de films comme Avatar et Le parc jurassique. Nous avons des étudiants chez Moment Factory, derrière l'illumination du pont Jacques-Cartier, et chez Ubisoft, pour rendre les jeux les plus réalistes possible. »
Gabriel Girard, directeur et enseignant au département d'informatique de la Faculté des sciences de l'Université de Sherbrooke.
Les contenus de cette page sont extraits
du Palmares des carrières 2018.
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