Industries : production, transformation et
fabrication


Entrevue avec Joannie Fortier, étudiante en Production acéricole au Centre de formation agricole de Saint-Anselme
Texte : Claudine Hébert

Une future carrière bonne en sirop!

Joannie Fortier a informé son père de ses intentions. Elle souhaite un jour prendre la relève de l'érablière familiale de 18 000 entailles, à Inverness. Pour montrer le sérieux de sa démarche, cette designer d'intérieur âgée de 29 ans obtiendra ce printemps son diplôme d'études professionnelles en Production acéricole du Centre de formation agricole Saint-Anselme, dans la région de Chaudière-Appalaches.

« Depuis des années que je vais aider mon père au cours des weekends lors de la période des sucres. J'ai pris gout au métier et je veux aujourd'hui davantage m'impliquer. C'est la raison pour laquelle j'effectue ce retour à l'école », signale Joannie Fortier.

Son frère cadet a lui aussi suivi le même programme professionnel, au même endroit, il y a quatre ans.

« Il n'avait que de bons mots pour l'établissement et le programme, et il avait raison. Les professeurs sont très qualifiés. Ils possèdent eux-mêmes chacun une érablière. Ils maitrisent bien l'industrie et ils disposent d'une foule de contacts », souligne la future acéricultrice.

Désormais, elle comprend mieux pourquoi son père lui confie telle ou telle tâche à l'érablière.

Tubulure, soudure et scie mécanique

Pendant le programme, donné de septembre à mai, les visites de différentes érablières se sont succédé.

« Des visites au cours desquelles nous avons appris les techniques de débroussaillage de forêt, ou comment installer des tubulures. Le programme inclut également des notions de soudure et de mécanique », raconte l'étudiante.

La formation présente plusieurs aspects physiques, notamment l'apprentissage des bonnes techniques pour abattre des arbres morts ou nuisibles.

« C'est le volet que j'ai trouvé le plus difficile jusqu'à maintenant. Il faut apprendre à manipuler la scie mécanique, en plus de bien analyser où placer ses pieds au sol afin que l'arbre tombe au bon endroit », souligne Joannie, consciente que la maitrise de l'aménagement de sa forêt se développera au fil des ans.

Ce programme, poursuit-elle, permet de développer sa confiance en soi.

« Les professeurs nous fournissent les bons outils, les bons conseils. D'ailleurs, nous avons droit à nos notes lors des examens pour développer le réflexe, lorsqu'on sera autonome, d'aller chercher l'information qui nous manque afin d'avoir une bonne compréhension de nos tâches », mentionne Joannie.

Pour le moment, Joannie Fortier compte poursuivre sa carrière de designer d'intérieur en parallèle.

« La saison des sucres dure généralement de janvier à mai. C'est au cours de cette période que le propriétaire acériculteur a besoin de bras. Le reste de l'année, c'est de l'entretien que peut très bien faire seul le propriétaire de l'érablière. Je dois donc continuer de faire autre chose pendant l'année », dit-elle.

En attendant, l'étudiante songe même à aller chercher d'autres notions, notamment des cours de comptabilité, afin d'être mieux outillée le jour où elle devra gérer l'entreprise agricole familiale.


Programme : Production acéricole (DEP 5256)


Conseils de pro

« Cette formation attire une clientèle variée. En fait, on retrouve en classe trois types d'étudiants. D'abord, il y a les jeunes qui veulent devenir ouvrier acéricole, il y a les jeunes qui veulent assurer la relève familiale, et on note de plus en plus de nouveaux propriétaires terriens qui veulent acquérir les connaissances afin d'exploiter leur érablière. Cette année, la classe comptait 22 étudiants, dix de plus que la moyenne habituelle. Il faut dire que notre industrie souffre actuellement d'une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Quoi qu'il en soit, un bon acériculteur aime travailler dehors. La plupart de ses tâches s'effectuent à l'extérieur, 12 mois par année. C'est un métier physique pour lequel la santé et une bonne alimentation sont essentielles pour accomplir les tâches quotidiennes. C'est un métier qui exige également une certaine minutie, une bonne capacité de jugement et des notions de calcul. Combien gagne un ouvrier acéricole? Le salaire horaire varie de 15 $ à 25 $. »

Joël Boutin, professeur en Production acéricole au Centre de formation agricole Saint-Anselme


Palmarès des carrières

Les contenus de cette page sont extraits
du Palmares des carrières 2018.

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